le développement durable des forêts privées
Cet engagement à long terme vise à maintenir et accroitre, pour les propriétaires de boisés et les collectivités locales, des bénéfices socio-économiques qu'ils retirent de leurs boisés tout en assurant la pérennité des ressources de la forêt pour les générations à venir.
Ces plantations devront être aménagées afin d’obtenir le maximum de rendement pour les propriétaires de forêts privées.
Au départ, il faut connaître l’évolution optimale d’une plantation. Un arbre, pour bien croitre, doit posséder un minimum de feuillage pour effectuer toute la photosynthèse nécessaire à sa croissance. La compétition fera mourir des branches et, par le fait même, la possibilité de photosynthèse. Si l’on effectue une éclaircie à temps, on éliminera une partie des compétiteurs et la croissance des tiges d’avenir ne sera pas compromise.
Selon M. Gagné, avec l’éclaircie et les meilleures conditions possibles, les plus belles tiges pourraient atteindre à l’âge de 50 ans un diamètre d'environ 40 à 50 centimètres (à 4 pieds du sol). Si la plantation n’est pas éclaircie, ces tiges n'atteindront seulement que 25 centimètres. La valeur des arbres éclaircis sera assurément plus grande ! De plus, la coupe d’éclaircie permet de récupérer les arbres les moins vigoureux qui ne survivraient pas à la compétition. Les études démontrent qu’en moyenne, à l’âge de 50 ans, une plantation peut subir une perte d’environ 40 % des tiges, ce qui correspond à environ 30 m3 par hectare (5 cordes à l’acre).
Fait étonnant, le volume récolté à la première éclaircie correspond seulement à 15 % de toutes les cordes de bois que la plantation produira jusqu’à l’âge de 50 ans. Il ne faut donc pas hésiter à réaliser la première éclaircie, compte tenu d’une part des faibles volumes générés, et d’autre part, qu’on favorise les plus beaux arbres. Ceux-ci seront d’ailleurs les plus payants dans le futur.
Un autre avantage non négligeable de l’éclaircie est l’augmentation de la stabilité des arbres, puisque cela les rend moins vulnérables aux chablis et dommages causés par le vent, verglas et neige. En éliminant les arbres nuisibles, on permet aux sujets d’avenir d’améliorer le développement de leur système racinaire. Par contre, il ne faut pas effectuer une éclaircie trop forte. Les arbres ainsi dégagés pourraient développer un défilement plus prononcé du tronc, faisant perdre ainsi une partie de la qualité des arbres d’avenir. L’idéal est d’intervenir à faible intensité et souvent ; cependant, ce principe n’est pas rentable. Il faut donc exécuter des éclaircies en tenant compte des objectifs et des couts reliés à cet excercie. On peut en profiter pour effectuer l’élagage des 700 plus belles tiges par hectare. Ces arbres ne seront récoltés qu’à la coupe finale du peuplement.
Jean-Pierre Gagné et ses collaborateurs ont le souci du développement durable des forêts du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Le plus tôt possible afin de ne pas retarder la croissance des 700 plus belles tiges par hectare, que l’on conservera jusqu’à la coupe finale.
Important conseil de Jean-Pierre Gagné, si l’on intervient trop tard, les pertes de croissance ne seront jamais récupérées. Par contre, si l'on intervient plus tôt, on éliminera les arbres de faible diamètre, non rentables, et ce, sans compromettre la croissance des meilleurs sujets.
L’âge du peuplement a été le principal critère utilisé par le passé, mais aujourd'hui il n’est pas assez fiable. D’autres facteurs contribuent à la détermination de la période idéale pour effectuer l’éclaircie. Le nombre d’arbres présents par hectare de terrain est un facteur très important ; plus ils seront nombreux, plus rapide sera la compétition entre les arbres, d’où la nécessité d’éclaircir plus rapidement.
De même, plus le sol sera riche, plus les arbres pousseront rapidement et plus vite ils seront en compétition. D’autres facteurs, comme la génétique et les essences à croissance rapide, comme le pin, le mélèze et l’épinette de Norvège amènent à effectuer une intervention plus hâtive dans ces plantations. L’éclaircie ne s’effectue pas à un âge donné mais à un degré de compétition donné. D’autres indices peuvent être observés afin de déterminer l’année la plus probable pour effectuer l’éclaircie. Le manque de cime verte va affecter la croissance des arbres.
Il est temps d’effectuer l’éclaircie lorsqu’il ne reste que 50 % de la hauteur de l’arbre en cime verte. Aussi, lorsque la plantation atteint une vingtaine d’années, il faut commencer à la suivre de près afin d’éclaircir au bon moment. Communiquez avec votre conseiller forestier qui estimera si votre plantation est prête pour l’éclaircie commerciale.
L’intensité et le choix des arbres à couper.
Un peuplement plus dense nécessite de couper davantage d'arbres. En revanche, il faut s’assurer de ne pas toucher aux plus beaux. À la première éclaircie, une coupe de 40 à 50 % des tiges est très réaliste dans les plantations denses, tandis que pour les peuplements âgés, l’éclaircie doit être de plus faible intensité. Dans les plantations d’épinettes, on peut suggérer une règle simple qui consiste à laisser environ 1 200 tiges par hectare à la première éclaircie et au minimum 700 après la deuxième éclaircie.
Source :
Ce texte a été inspiré par une série d’articles de M. Guy Prégent, ing. f. Mc., du ministère des Ressources naturelles, de la faune et des Parcs, publiés dans le magazine Le Progrès forestier.
2111, rue Octave, Saguenay - Secteur Jonquière QC G7S 4A6